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L’impression écoresponsable

    Aujourd’hui, nous mettons en lumière les problématiques autour de la production de papier et de l’impression. Peut-on imprimer de façon écoresponsable ?

    Une production du papier vertigineuse

    À l’heure où j’écris cet article, depuis le 1er janvier, la consommation mondiale de papier avoisine les 350 milliards de tonnes. Si vous n’avez pas peur du vertige, vous pouvez voir les chiffres défiler sous vos yeux à cette adresse.
    Alors que les actualités sur le changement climatique se multiplient (rapports du Giec, COP 27, Coupe du monde de football au Qatar…) les préoccupations des entreprises vis-à-vis de leur impact environnemental sont grandes et à juste titre. Mais alors, qu’en est-il de l’impression des supports papier ? Comment peut-on réduire son impact ? Faut-il tout simplement arrêter d’imprimer ? Nous nous focaliserons ici sur le cas des livres et des supports de communication pour apporter nos réponses.

    Les idées reçues

    Il existe plusieurs idées reçues autour de l’articulation entre les supports papier et numérique.

    1. Le livre numérique permet de diminuer son impact environnemental.

    Eh bien non ! En 2017, Cleantech a mené une étude sur l’impact carbone mesuré pour des livres et des liseuses. Un livre de poche imprimé au Canada ou aux États-Unis (et donc commercialisé en grande partie sur ces deux territoires) produirait en moyenne 2,71 kg de CO2. Selon la même étude, pour concevoir une liseuse Kindle d’Amazon, il faut alors 168 kg de CO2. Cela inclut l’utilisation de plastique et de lithium pour la fabrication de la liseuse, mais il faudra ensuite ajouter à cela le stockage numérique. Si on prend le cas des supports de communication, le papier est aussi, souvent, « meilleur élève » que le digital. En août 2020, La Poste a rendu public un rapport sur l’impact environnemental des supports de la communication client, disponible ici. Un mailing papier a un impact 1,7 fois inférieur à celui d’un e-mailing.

    2. Le papier et le carton sont peu recyclés.

    Faux, ce sont les deux produits les plus recyclés au monde. Le papier peut être recyclé entre 3 et 7 fois. Selon Citéo, 62 % des papiers graphiques ont été recyclés en 2021 : cela représente 13 points de plus qu’en 2013. Nous pouvons évidemment toujours faire mieux !

    3. Le papier est la cause de la déforestation.

    L’arbre est un symbole écologique fort. C’est sans doute pour cela que l’on associe l’impression à la déforestation. Le lien n’est pas établi, la déforestation survient en très grande partie au service de l’agriculture, de la construction d’infrastructures, des activités minières ou de l’urbanisation… Les labels FSC (Forest Stewardship Council), PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) ou Imprim’vert, que l’on retrouve à la fin de nombreux livres, garantissent que le papier utilisé pour la fabrication de l’ouvrage provient de forêts durablement gérées. D’ailleurs, selon Citéo, en France, c’est majoritairement le bois issu de chutes de l’activité des scieries et des coupes d’éclaircies (entretien des forêts) qui est utilisé dans la création de papier.

    Quelques nuances

    Toutes ces affirmations méritent néanmoins d’être nuancées. Les labels dont nous parlons ci-dessus ne sont pas suffisants pour affirmer qu’une impression est écoresponsable. L’impression reste un procédé relativement chimique, encre végétale ou non, et les solutions 100 % naturelles et biodégradables sont peu nombreuses et ne s’appliquent que pour des besoins à petite échelle. Une impression française ne veut pas dire que la pâte à papier vient nécessairement de France, et les normes environnementales des usines de pâtes à papier européennes n’ont pas les mêmes exigences que celles d’autres pays.

    Quelques solutions

    En amont de l’impression, des actions peuvent toutefois être menées pour limiter son impact. Il existe des labels beaucoup plus transversaux et qui permettent de certifier une encre, des presses ou même des imprimeries. On peut notamment citer Cradle-to-Cradle, Nordic Swan, Blue Angel ou l’Écolabel européen qui prennent en compte dans leur certification des critères sociaux et de santé/bien-être. On peut également considérer les éco polices et éco couleurs, auxquelles nous avons dédié un article.
    Certains éditeurs de livres ont fait le choix d’une impression réfléchie : c’est le cas des éditions La Cabane bleue. Sarah Hamon est récemment intervenue dans une conférence organisée par l’Atelier Canopé 67 et la CIL (Confédération interprofessionnelle du Livre) du Grand Est. Elle y explique l’absence de pelliculage plastique sur les couvertures des éditions La Cabane bleue (90 % des couvertures d’ouvrages seraient pelliculées) et une impression de tous les titres au même format pour éviter au maximum de la gâche, pouvoir imprimer plusieurs titres en même temps et faire des tirages plus bas. Cette maison d’édition a aussi décidé de s’autodiffuser et enregistre grâce à cela des taux de retours très faibles (8 % contre 22 % en moyenne).

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